Fantômette au bout du Monde

Une aventure qui commence en Equateur, et puis…

Baile del Tena, invasion de chenilles, Chicha de Yucca et forêt amazonienne.

La fête de Tena a duré une semaine entière, et s’est terminée par un baile  jeudi dernier, au son de la cumbia et de la salsa. Un régal! J’ai beaucoup dansé avec Nelson (mon guide préféré, le papa de Sixto, Polo, et les autres) et également avec son frère Don Petronio, le chaman. C’était super drôle, et le fait d’être venues avec toute la communauté, les femmes, les hommes, et pas seulement avec les jeunes, a rendu la soirée encore plus sympa. Comme une grande réunion de famille, mais sans le repas chiant. Il y avait plein de stands où trouver de quoi manger, des pommes d’amour au chocolat aux empanadas de queso en passant par les beignets de yucca au fromage.

Kindi, le gamin le plus choupitromignon de Shiripuno.

Entre la musique et la nourriture, je me suis bien régalée. C’était aussi très drôle de voir les femmes de la communauté avec un petit coup dans le nez, elles tant timides normalement se sont mises à danser entre copines comme des folles. J’ai entre autre dansé avec Marta, épouse de Nelson et mère de Sixto, Polo, etc. Elle était vraiment super drôle.

A la fête, en parallèle du baile, il y avait une foire avec des manèges. D’habitude je n’aime pas ces endroits là, trop de bruit trop de monde. Mais là, Jeannette était venue avec son fils Jael, et quand on y va avec un gamin tout de suite ça devient drôle. Et comme Natasha se sentait mal, et que Jeannette refusait catégoriquement de monter dans les manèges avec son fils, c’est moi qui m’y suis collée. C’était excellent! Bon, la cerveza aidant, les manèges m’ont rendue un peu nauséeuse pour la suite. Mais ça valait le coup, Jael était tout content d’être accompagné. La soirée a fini bien tard pour un jeudi, mais heureusement les profs avaient prévu le coup: école fermée le lendemain pour cause de chuchaki (gueule de bois, quichua). Ça ne se voit pas dans toutes les écoles, ça…

Natasha et Jeannette

Du coup, vendredi, journée repos. Quelques jours avant, Natasha était partie apprendre à préparer la chicha de yucca avec son kari, et on devait laisser poser un peu pour que ça macère. La chicha, c’est un jus préparé à partir de purée de manioc avec de la patate douce. Traditionnellement, au lieu de la patate douce, on utilisait de la salive humaine pour la fermentation. Aujourd’hui encore dans les communautés reculées dans la forêt, la macération se fait comme ça, en mastiquant la yucca. Mais bon, avec la patate douce ça marche aussi, alors on triche un peu.Vendredi, elle était prête, bien forte comme les Quichua l’aiment. Un remède magnifique contre le chuchaki!! En vrai, c’est pas bon. Mais faut pas le dire, parce que ça vexe les locaux. Nous avons donc rempli une gourde de chicha, direction le rio Napo pour une aprem pêche avec Sixto et Polo. Drôle au début, mais bon c’est un peu répétitif.

Etape 1, la chenille.

J’ai également passé pas mal de temps ce weekend à observer ce qu’on pourrait appeler une invasion de chenille. Je n’en avais pas vu de telles avant, et là il y en a 15 au m², orange fluo avec des piquant noirs, trop choupi. Mais surtout, en même temps que cette invasion, j’ai observé de plus en plus de cocons accrochés aux mur sans les toilettes.Sans doute ceux de cette même chenille.

Etape 2, le cocon.

Mission d’exploration zoologique lancée, j’ai réussi à réunir les preuves du lien entre cet chenille et ce cocon, et il ne me restait plus qu’à attendre de voir quel papillon allait en sortir. C’est chose faite depuis aujourd’hui, un nombre incroyable de papillons bleu, noir et orange ont commencé à apparaître dans le coin. Mariposa linda. (on pourrait croire comme ça que je m’ennuie beaucoup, au point de m’arrêter 10 minutes à observer des chenilles.. mais en vrai c’était super passionnant!)

Etape 3, le papillon sort du cocon

Culebra verde, le premier des 3 serpents qu’on a croisé pendant le trip.

Mardi et mercredi, j’ai été envoyée de nouveau en mission de traduction, pour accompagner Polo et Sixto sur un trek, cette fois ci pour 2 jours dans la réserve naturelle de Sinchi Sacha, avec deux français, un australien et un danois. Autant dire, traduire l’espagnol à l’anglais ET au français, et vice versa, et ce pendant 2 jours. A la fin j’étais lessivée, c’est une vraie gymnastique cérébrale que de jongler entre 3 langues. Mais qu’est-ce que c’était drôle!! Le premier jour, nous avons refait le chemin que j’avais fait avec le groupe de volontaires, celui où on mange des fourmis et on se débouche le nez à coup de Sictar. J’ai bien voulu remanger les fourmis mais il était hors de question de me détruire le nez de nouveau. J’ai donc eu tout le plaisir de les filmer et de prendre des photos pendant qu’ils agonisaient. Hahaha (sadique, moi? non jamais..)

Nous étions logés dans un lodge super confort, avec l’électricité dans les chambres (j’ai tellement halluciné que j’ai pris une photo!!!), une cuisine et des douches en carrelage, et un bar à cervezas. Grand luxe, quoi. Avec les deux anglophones, Luke et Kim, nous avons beaucoup ri, tout comme avec les guides. Une super ambiance! Mercredi nous avons marché pendant 6 heures pour aller se baigner dans une lagune avec des cascades magnifiques! Le pied total. L’eau était fraîche comme il fallait, et l’endroit paradisiaque. Là, nos guides nous ont fait des tatouages au wito, un fruit local qui produit une encre censée tenir 15 jours sur la peau.

Et nous avons eu beaucoup de chance: en 2 jours de rando, nous avons croisé 3 serpents!! J’étais comme une gamine! Les deux premiers étaient de la taille de la Susie, l’un totalement vert et l’autre noir rayé de jaune, ma-gni-fiques mais également super venimeux. Le troisième qu’on ait croisé étaient un serpent d’eau, long comme mon avant bras et très fin, d’une couleur entre le gris et le rouge, très venimeux aussi. Waouh! Nous avons également croisé de toutes petites grenouilles, des insectes étranges, mais dans l’ensemble il y en avait moins que pendant le trek de 5 jours avec Nelson.

J’ai tout de même essayé d’en profiter un maximum, parce que je sais que c’est la dernière fois que je pourrai marcher comme ça dans la forêt amazonienne avant longtemps… Il me reste une semaine avant de quitter Shiripuno. Bouh.

Laisser un commentaire

Information

Cette entrée a été publiée le novembre 24, 2012 par dans Equateur.
novembre 2012
L M M J V S D
 1234
567891011
12131415161718
19202122232425
2627282930