Fantômette au bout du Monde

Une aventure qui commence en Equateur, et puis…

Les montagnes du centre.

Au départ d’Ella, petite bourgade posée sur les collines, on peut profiter du beau temps pour aller faire un tour dans les plantations de thé. On peut également grimper dans l’un des nombreux trains bondés qui traversent les montagnes, et se faire déposer au milieu de nulle-part. Nous avons choisi de descendre à la gare d’Ohiya, trois maisons, une guest-house et un temple. Logées dans la famille de M. Gamini, et prises en otages par Kushlika, sa petite fille de 6 ans ravie d’avoir de la compagnie, nous avons passé là quelques moments exceptionnels. Pourquoi s’arrêter à Ohiya, me direz-vous ? Parce que c’est là le point de départ d’une randonnée mémorable au cœur des Horton Plains.

Perché au dessus des plantations de thé, c’est un plateau sauvage et préservé qui s’étend à perte de vue. L’endroit est humide, et si on veut en profiter pleinement il faut arriver tôt le matin, avant que les premières chaleurs ne fassent monter la brume. A ces heures matinales, il n’est pas rare de croiser un troupeau ou deux de cerfs sauvages, et la rando se fait au son des ‘houhou’ des singes qui occupent les arbres alentours. On se croirait au milieu de la savane, et il est facile de s’imaginer voir passer quelques éléphants dans la plaine, malheureusement tous disparus dans cette région. Une impression d’irréel quand, au détour d’un chemin, on sort du couvert des arbres pour déboucher au bord d’une falaise au pied de laquelle, 800m plus bas, s’étend une dense forêt tropicale. L’endroit s’appelle World’s End, et porte bien son nom. La vue est magnifique. La fin de la balade, qui aura duré 4h, nous fait découvrir une plaine rappelant les paysages Pyrénéens, sous une brume quasi mystique.

Après notre balade dans les Horton Plains, nous avons sauté dans un autre train pour rejoindre Nuwara Eliya, la grande ville de la région. Là, entre deux averses, nous avons pu jouer aux aristos en profitant d’une nice cup of tea à l’anglaise sur la terrasse du Grand Hotel (environ $200 la chambre, nous n’y avons pas dormi…). Très bon, le thé ! Et pour cause, c’est depuis Nuwara Eliya que l’on peut visiter l’une des nombreuses usines à thé de Ceylan. Une visite édifiante de la tea factory de Bluefield, au milieu d’odeurs alléchantes, nous aura donc appris le processus de transformation du thé, entre le séchage, le broyage et la fermentation. Nous avons également appris à faire la différence entre les thés plus ou moins forts, allant du Pekoe au Dust, en fonction du degré de broyage. La visite se terminant par la dégustation d’une tasse de BOP (Broken Orange Pekoe), on peut ensuite faire quelques emplettes.

Nous avons ensuite pris la direction de Hatton, pour rejoindre le village de Dalhousie, au pied du mont Adam’s Peak. Du haut de ses 2 243 m d’altitude, la montagne sacrée du pays est encore un lieu de pèlerinage religieux très important, tant pour les bouddhistes que pour les hindouistes, musulmans, et même pour les chrétiens. Traditionnellement, la montée des 5500 marches se fait de nuit, pour pouvoir admirer le lever du soleil depuis le sommet. Il y a là un temple où des pèlerins de toutes confessions viennent vénérer une empreinte de pied, reconnue comme étant au choix celle de Bouddha/Shiva/Adam. Nous avons choisi d’effectuer notre pèlerinage à une date importante, celle de Vesak day, qui commémore la naissance, l’Illumination et la mort de Bouddha lors de la pleine lune du mois de mai, pour nous joindre aux milliers de bouddhistes qui gravissent le mont à cette occasion. Connue également comme la fête des Lumières, Vesak est célébrée dans toute l’île pendant 3 jours, nous aurons l’occasion d’en savoir plus lors de notre arrêt à Kandy en redescendant de la montagne.

Nous avons donc commencé notre ascension vers une heure du matin, à la lumière des lampadaires plantés tout le long du chemin, pour arriver en haut autour de 5h. Au lieu des milliers de pèlerins que nous attendions, nous n’avons pas croisé tant de monde, ce qui n’était pas plus mal considérant l’étroitesse de l’escalier par endroits. La montée se fait d’abord sur un chemin un peu boueux, qui se transforme petit à petit en escalier, d’abord facile puis de plus en plus raide. Il y a, sur les dernières centaines de mètres, une rampe pour aider le grimpeur fatigué. On peut également profiter des nombreuses petites échoppes qui proposent du thé chaud, une pause plutôt bienvenue. Cette nuit là, le temps n’était pas extraordinaire, il s’est mis à pleuvoir dès notre première pause thé, et nous avons dû faire le reste de la montée sous l’eau. Pas de chance, mais ça ne nous a pas arrêtées, pas plus que les quelques pèlerins vêtus de blanc qui grimpaient à nos côtés. Ces gens là sont incroyables : certains viennent gravir le mont jusqu’à un âge avancé, avec aux pieds de simples tongs voire même les pieds nus, et les bras pleins de bébés endormis. Sûr que Bouddha leur donne plus de courage qu’à nous, pauvres païennes en k-ways et chaussures de rando. Malgré tout, nous avons atteint le sommet, certes rincées dans tous les sens du terme, mais fières de nous.

En haut, le vent et le crachin plutôt glacial ont eu raison de notre ferveur religieuse, et nous n’avons fait que jeter un coup d’œil à l’emplacement de la fameuse empreinte, de toute façon disparue sous les offrandes fleuries. Nous avons, à la suggestion d’un agent de sécurité du temple, profité d’un petit couloir désert pour enfiler des vêtements secs. Il s’est rapidement avéré que nous étions à l’entrée du dortoir des moines : l’un d’eux est d’ailleurs sorti de sa douche, heureusement au moment où nous étions de nouveau décentes. Sacré choc ! Malheureusement, le lever de soleil tant attendu s’est fait derrière un brouillard épais, et nous n’avons rien vu du superbe panorama qui s’offre normalement à l’œil du pèlerin. Il faudra revenir en décembre. Nous avons donc entamé la descente, un peu violente pour les genoux. Sur le chemin, on découvre à la lumière du jour un magnifique paysage de falaises, insoupçonné dans l’obscurité de la montée. Lors d’un arrêt dans un temple au bord du chemin, nous avons pu discuter avec un gentil moine, qui nous a offert un petit bracelet sacré accompagné d’une prière de bénédiction, comme pour officialiser notre passage dans ce lieu sacré. De retour à l’hôtel vers 8h, nous avons donc marché six bonnes heures : une douche bien chaude pour oublier la pluie, un bon petit dèj, et nous montons dans le train. Direction Kandy !

2 commentaires sur “Les montagnes du centre.

  1. Kevin
    Mai 25, 2013

    Coucou !!!!!!
    Merci pour la photo pour mon anniv ça m’a fait super plaisir 🙂
    Je continu a suivre tes folles aventures au bout du monde.
    Gros bisous a toi

  2. follin (@c_follin)
    Mai 25, 2013

    Alors Fantômette au pays de Kandy ! ( ouais je sais, trop
    facile…)

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Cette entrée a été publiée le Mai 25, 2013 par dans Sri Lanka.
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