Fantômette au bout du Monde

Une aventure qui commence en Equateur, et puis…

Les Lumières de Kandy, l’orphelinat des Eléphants : la fin d’une belle aventure…

Après avoir grimpé au sommet d’une montagne, on pourrait s’attendre à ce que deux touristes comme nous s’accordent un temps de repos. Que nenni ! Arrivées à Kandy par le train de midi, juste après être redescendues d’Adam’s Peak le matin même, nous voulions profiter pleinement des festivités de Vesak. Comme expliqué auparavant, Vesak correspond au jour de pleine lune en mai. On célèbre ce jour-là la naissance, l’Illumination et la mort de Bouddha. C’est donc une date très importante, et en particulier dans la ville sainte de Kandy. On trouve ici le temple qui abrite la Dent de Bouddha, relique sacrée liée à l’histoire du pays, objet d’une dévotion extrême et qui est donc un incontournable lieu de pèlerinage. Vesak est célébrée au moyen de milliers de lanternes multicolores suspendues partout dans la ville, qui transforment les rues dès la nuit tombée. Inutile de préciser que c’est, encore une fois, magnifique. Tout le monde s’habille de blanc, couleur du pèlerin, et l’on se presse dans les temples pour faire des offrandes à Bouddha.

Arrivées le jour même, nous avions prévu de faire seulement un petit tour pour goûter un peu de l’atmosphère festive, et faire quelques photos des lanternes aux mille couleurs. Au lieu de ça, nous avons été pressées par un guide un peu tyrannique pour visiter le Temple de la Dent le soir même, sous prétexte que c’était le meilleur moment pour y aller. Bah voyons… Compressées au milieu d’une multitude de pèlerins, nous avons été embarquées dans l’oppressante bousculade menant jusqu’à la fameuse relique dentaire. Une ambiance ahurissante où chacun joue violemment des coudes pour avoir droit à son petit bout de Bouddha, bien loin de l’enseignement au détachement du dit propriétaire de cette dent. Légèrement choquées par cette atmosphère consternante, nous avons déserté l’endroit, et voulu rejoindre notre hôtel. Impossible de trouver le moindre tuk-tuk, un kilomètre de plus dans les jambes a fini de nous achever, la fatigue de la randonnée commençant à se faire sérieusement sentir. Une bonne nuit en perspective.

Kandy, de jour, est au moins aussi effervescente que de nuit, entre les tuk-tuks, les bus multicolores et les piétons qui se bousculent sur les trottoirs. C’est un autre visage du Sri Lanka, que nous avions connu plutôt zen et rural jusqu’ici. Au cœur de la ville, un joli lac sur lequel flottent quelques lanternes vient heureusement rappeler la verdure des campagnes environnantes. Nous profitons de ce petit tour en ville pour faire quelques achats de souvenirs, la fin du voyage approchant maintenant à grand pas.

A une quarantaine de kilomètres de Kandy, à Pinnawela, on peut visiter un endroit un peu particulier et vraiment magique : un orphelinat d’éléphants. De petits éléphanteaux trouvés seuls dans la jungle ou nés en captivité sont recueillis ici, et vivent en semi liberté dans un grand parc boisé. Il y en a maintenant une centaine, entre les adultes recueillis il y a longtemps et les bébés nés dans le parc. Nous avons pu passer une demi-journée très attendrissante en leur compagnie. L’éléphant adulte est un animal incroyablement apaisant, par cette impression de force tranquille qu’il dégage. Le pas est lent et lourd, et tout se passe au ralenti. Les petits éléphanteaux, par contre, sont plutôt comiques à regarder avec leurs poils hirsutes dressés sur le crâne : ils sont maladroits et ne tiennent pas encore bien sur leurs pattes, et passent leur temps à chahuter entre eux pour se faire tomber dans la poussière. Les plus jeunes, âgés seulement de 7 et 10 mois, sont nourris au biberon, qu’ils cherchent avec des yeux aussi écarquillés que nous. Nous avons pu observer le troupeau entier au moment du bain dans la rivière, que les petits ont eu l’air de beaucoup apprécier. Ils se bagarrent et se poussent dans l’eau, pendant que leurs mamans se rafraichissent au calme. De vrais gamins. Un petit éléphanteau est même venu explorer jusque dans ma main avec sa trompe ! J’ai aussi pu faire un petit tour sur le dos d’un adulte, ça secoue un peu, mais la sensation quand on est là-haut est incroyable. Il est apparemment possible de venir faire du volontariat dans ce lieu magique, je garde cette idée en tête pour la prochaine fois. Après cette belle journée, nous avons naturellement eu du mal à repartir, il le fallait pourtant. Sur le chemin du retour, le chauffeur m’a laissée conduire son tuk-tuk pendant quelques minutes, occasion d’un énorme fou rire : c’est plus difficile à conduire que ça en a l’air. Je me reconvertirai peut-être en taxi tuk-tuk, si jamais la linguistique m’ennuie (il faudra que je passe mon permis, d’abord…).

Notre séjour sur la belle île de Ceylan touche maintenant à sa fin, encore deux petites journées pour nous reposer et rejoindre Colombo, d’où nous décollons dans la nuit de mardi. Ce retour marque aussi la fin du long récit de cette année de voyages, qui m’aura transportée au fin fond de la forêt Amazonienne en Equateur, dans l’empire Inca au Pérou, jusqu’aux sommets des plateaux andins en Bolivie, tout autour de la Thaïlande, dans les ruines magnifiques d’Angkor au Cambodge et sur le chemin du Bouddhisme au Sri Lanka. Une sorte de voyage initiatique qui n’a pas fini de m’en faire découvrir sur le Monde et sur moi-même. C’est maintenant une nouvelle étape qui commence, j’ai hâte de voir ce que la vie me réserve. J’ai été ravie de partager ces expériences incroyables avec vous, un grand merci à tous ceux qui ont suivi mes aventures, et à très bientôt les amis !

Fantômette.

2 commentaires sur “Les Lumières de Kandy, l’orphelinat des Eléphants : la fin d’une belle aventure…

  1. gilles
    Mai 27, 2013

    on peut dire que c’est juste la fin d’une belle étape de ta vie d’ aventurière
    mais il y en aura d’autres . . .
    bon retour solène et encore merci de nous avoir fait partager cette merveilleuse année , tes mots nous ont enchantés et on avait vraiment l’impression d’y être nous aussi . . .
    à très bientôt, bisous . . .

  2. Coco
    Mai 31, 2013

    Te voilà riche d’une bien belle expérience, et qui, je le sais,ne s’arrêtera pas là, tant géographique que dans ta tête. Le voyage nous change.
    Tu as su m’emmener avec toi dans tes pérégrinations et j’ai apprécié. Je t’en remercie.
    Je te souhaite de nouvelles routes, hautes en couleur et en échanges.
    Amitié.
    bises
    Une amie de Christine

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Cette entrée a été publiée le Mai 27, 2013 par dans Uncategorized.

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